La perception de chacun d’une dégradation sensible de son quotidien, est en parfaite opposition avec les lenteurs inhérentes à toute démarche initiée par l’état et un gouvernement.
Et le désintérêt manifesté par la population pour la politique s’explique sans doute en partie par ce décalage.
De là à penser que les solutions les plus rapides et pragmatiques doivent venir de la « société civile », il n’y a qu’un pas que le groupe de travail auquel je participe a aisément franchi.
Si la contestation a encore de beaux jours, rien de constructif ne s’en est dégagé depuis fort longtemps. Il est en général beaucoup plus aisé, et porteur, de dénoncer les dysfonctionnements que de chercher à y remédier.
Des réponses concrètes aux problèmes quotidiens que nous rencontrons ne peuvent venir que d’hommes et de femmes de terrain.
Le principal risque de ce genre de démarche est de redéfinir progressivement le rôle des responsables politiques, quelle que soit leur tendance, pour abandonner l’idée que nous avons tout à attendre d’eux, et les mettre en situation de suivre et d’accompagner des solutions, voire des mutations qui répondent à nos préoccupations quotidiennes.
Cela pourrait rester de belles paroles sans une expérience concrète : notre « petit » groupe est né des difficultés quotidiennes auxquelles sont confrontés les patients et les soignants.
Si les résultats obtenus sont plus qu’encourageant, il est rapidement devenu évident que, d’une part, les conséquences de notre démarche dépassaient rapidement le seul secteur de la Santé, et d’autre part, que les principes mis en œuvre étaient largement reproductibles non seulement dans d’autres secteurs d’activité, mais également dans des domaines tels que l’emploi, la formation, l’insertion ou la réinsertion.
Les craintes, peurs ou déboires quotidiens des Français imposent des réponses rapides, ce qu’aucun responsable politique ne peut faire, quelle que soit sa bonne volonté, sans une interface civile réactive.
A nous de devenir cette interface.
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