Un dossier du Parisien fait état des dépassements d'honoraires pratiqués par certains praticiens des hôpitaux, dans l'exercice de leur activité privée au sein de l'hôpital.
Bien que praticien, j’avoue ne pas être capable d’expliquer la valorisation d’un acte chirurgical à plusieurs milliers d’€, quel qu’en soit le type ou l’auteur.
Quelques remarques toutefois :
- En ce qui concerne les tarifs pratiqués, il faut malheureusement reconnaître qu’ils sont aussi motivés par un certain snobisme, certains patients étant particulièrement fiers d’avoir été opérés par l’un ou l’autre « grand professeur ». Or l’aura supposée et les tarifs pratiqués sont bien souvent un mauvais reflet des compétences réelles de certains praticiens
- Ce qui m’amène au point le plus important : l’article évoque à juste titre une médecine à 2 vitesses, mais elle n’a pas la forme qu’on lui prête habituellement ; en effet, le recours à un spécialiste, et sa sélection représentent un problème complexe pour les patients, et la réforme instituant le Médecin Traitant n’y a rien changé, faute d’outils permettant au MT de gérer réellement le parcours de soins de ses patients. Aussi le choix d’un spécialiste, lorsqu’il n’est pas confié aux « pages jaunes », se fait-il souvent sur la présence médiatique, le marketing, des praticiens, lorsque les patients peuvent financièrement y faire face. Ce problème majeur met en lumière la nature de cette médecine à 2 vitesses : elle repose avant tout sur l’accès à l’information, des patients mais surtout de leur MT.
Ce que reflète en pratique cet article est un problème majeur de notre système de soins : l’absence d’organisation des soins permettant aux Médecins Traitant de gérer efficacement la prise en charge de leurs patients. Et ce seul fait explique non seulement les abus relevés, mais surtout la mauvaise qualité globale du service rendu, la frustration de la majorité des soignants face à cette situation, et les dérives financières de notre système de soins.
L’amélioration du service rendu est la seule source cohérente d’économie pour l’assurance maladie, ces économies étant réalisées au bénéfice des patients.
Pourtant, cette évidence ne semble pas retenir l’attention des principaux candidats.
Des solutions existent pourtant, conçues par des soignants pour répondre aux besoins quotidiens des patients, tout particulièrement dans le domaine des Urgences.
Elles sont déjà en œuvre, malgré l’indifférence des responsables politiques.
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