Une interview du responsable Santé de l'UMP sur Pratis.com détaille les grands axes du programme de Monsieur SARKOSY en matière de Santé.
Le résultat est malheureusement similaire aux propositions des autres partis, dans ce domaine.
Les propos de Philippe JUVIN peuvent paraître convaincants, mais ils témoignent malheureusement du même désintérêt (difficile de parler de méconnaissance dans son cas) pour le service rendu à la population par le système de soins.
Si la prévention est un enjeu majeur, elle est tout simplement impossible à mettre en œuvre actuellement : au-delà de modes privilégiant un grand thème de Santé pendant une période plus ou moins longue, notre seule chance d’être efficace à moyen et long terme est une prévention personnalisée, tenant compte des caractéristiques et facteurs de risque personnels et familiaux propres au patient. Ceci est tout simplement irréalisable actuellement. Les assureurs privés qui s’y sont essayés ont eux aussi du l’admettre. Le problème vient de l’absence totale d’organisation du système et de lien entre les soignants.
Les menaces sanitaires : la situation aux urgences des hôpitaux disqualifie d’emblée tout discours sur ce thème : comment croire que nous sommes en mesure d’organiser une réponse efficace à une alerte sanitaire majeure, alors que le quotidien des urgences est déjà problématique.
La place du médecin traitant : la réforme confère au MT la responsabilité du parcours de soins, mais ne lui fournit aucun outil pour assumer concrètement cette charge.
Plus grave encore, cette responsabilité pourrait conduire le MT à être mis en cause au même titre qu’un chirurgien ou un anesthésiste, avec un impact prévisible sur les RCP, impliquant la disparition immédiate du dispositif du MT.
Depuis trop longtemps, notre système de soins n’a été considéré que sous son aspect financier. Aucune mesure concrète n’a permis d’améliorer la qualité du service rendu au patient. Ce service est l’objet d’une dégradation rapide, et les patients le réalisent parfaitement (plus de 80% d’entre eux estiment que la qualité des soins ne s’est pas améliorée sous l’effet de la dernière réforme).
Or il est impossible de raisonner sur l’économie du système sans s’intéresser à son efficience. Les améliorations qualitatives sont par ailleurs la seule source d’économies réalisables, économies obtenues, enfin, au bénéfice des patients.
Lassés d’attendre que le ministère et les tutelles se préoccupent enfin de ce problème, le groupe de travail auquel je participe a mis en œuvre un dispositif que j’hésite à qualifier de réseau, tant ce terme a été galvaudé, qui permet à tout praticien confronté à une urgence d’en organiser la prise en charge, sans nécessairement adresser son patient aux urgences.
Ce dispositif est déjà utilisé par de nombreux services d’urgences, et nous l’étendons, localement en direction des médecins généralistes, et sur d’autres régions.
Au-delà de son influence sur la prise en charge des urgences, ce dispositif permet de rompre l’isolement des praticiens, et représente une des seules réponses adaptées au difficile problème de la désertification médicale de certaines régions.
Enfin, l’impact économique des améliorations qualitatives obtenues est de plusieurs centaines de millions d’€ à l’échelle du territoire.
Les propos de Monsieur JUVIN sont d’autant plus inquiétant que nous avons eu l’occasion à plusieurs reprises d’aborder ce sujet ensemble.
Mais encore une fois, la situation quotidienne des services d’urgences résume l’ampleur du problème et dessine malheureusement notre avenir sanitaire.
Aussi le fait que l’actuel Ministre de la Santé soit le porte-parole du candidat de l’UMP est une source d’inquiétude supplémentaire.
Ne pouvant ignorer le travail réalisé, et les besoins des patients comme des soignants, la responsabilité de notre ministre en cas de menace sanitaire grave, sera entière.
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