Le DMP
L'organisation des soins, dans la réforme de 2004, se résume au principe du médecin traitant, et au DMP, dont on n'ose plus donner que les initiales, leur contenu changeant au gré des vents et des humeurs.
En théorie,le DMP est un outil susceptible d’améliorer significativement la qualité et la sécurité des soins.
En pratique, cet outil est menacé dans son utilisation à venir par des considérations qui risquent fort de lui retirer tout intérêt : malgré l’inquiétude que peut susciter le stockage des informations, le masquage envisagé de certains éléments est un véritable danger pour les patients comme pour les soignants.
Nous en sommes même à parler du masquage du masquage, interdisant de détecter la suppression d’informations.
Or les informations masquées ont peu de chance de concerner une grippe ou une fracture, mais plus volontiers des pathologies lourdes et chroniques, donnant lieu à des traitements au long court.
Ce qui implique que l’on masquera non seulement la pathologie en cause, mais également son traitement, ainsi que les examens et explorations réalisés au titre de la pathologie en cause.
Le risque d’interactions médicamenteuses sera alors majeur et indétectable, et la surveillance des traitements beaucoup plus aléatoire, et les "doublons" d'examens plus nombreux.
Quant à l’utilisation du DMP dans le cadre de l’urgence, il faudra l’oublier. Pour être clair, faire l'impasse sur la séropositivité d'un patient, ou une éventuelle épilepsie, et les traitements associés, représente une réelle menace pour les patients, particulièrement s'ils ne sont momentanément pas en état de le signaler
L’avenir de ce dossier, pour l’instant, est plutôt sombre : un outil coûteux, obligatoire donc coercitif, et médicalement dangereux.
Bien entendu, la relation de confiance qui doit s'établir entre un praticien et son patient, et l'examen médical de celui-ci, permettront de limiter ce risque. Mais cela revient, au mieux, à retirer tout son intérêt au DMP, et au pire, à en faire une menace avec laquelle il faut compter.
Nous sommes bien loin de l'outil promis, vecteur d'améliorations qualitatives et d'économies.
Commentaires