La seule bonne nouvelle, pour notre système de soins, est qu’il est trop tard pour se contenter de déplorer son état, et ses dysfonctionnements.
Ses insuffisances actuelles et les menaces qui pèsent à court terme sur lui imposent des actions immédiates.
Les tentatives de réformes, et tout particulièrement la plus récente, par un savant mélange de préoccupations trop exclusivement financières, et de bonnes idées inabouties, ont largement autorisé et parfois accéléré la dégradation de notre système de soins.
La réforme de 2004, dont on nous assure encore parfois qu’elle est un succès, ne concerne que le volet financier : certes, le fameux déficit semble être réduit, au prix de nombreuses limitations des remboursements, et d’un accroissement des recettes. Et malgré cela, les remarques de la cour des comptes font craindre un penchant pour la cosmétique financière.
Les deux PFLSS adoptés depuis confirment et valident l’augmentation des dépenses de Santé. Certes, ces dépenses ont vocation à croître, du fait du vieillissement de la population, et des progrès techniques et thérapeutiques.
Mais on était en droit d’espérer, sur une période de un à trois ans, une réduction des dépenses. Non pas par le succès de la lutte contre les fraudes, mais grâce à un impact sur le gaspillage provoqué par l’absence d’organisation des soins. Le coût de ce que l’on appelle pudiquement la « non qualité », a été évalué par un précédent directeur de la CNAM à 9 milliards d’€. De quoi faire mentir le vieil adage « plaie d’argent n’est pas mortelle », car il s’agit de sommes carbonisées par les nombreux dysfonctionnements de notre système, mais toujours au détriment du patient et des soins qui lui sont prodigués.
Si cette situation n’est pas prise en compte non seulement pendant la campagne présidentielle, mais également dès maintenant par le Ministère et les tutelles, nous devons nous attendre à en subir les conséquences pendant les 10 années à venir.
Devant l’urgence de la situation, et conscients de délais inhérents à la mise en œuvre des décisions politiques, des soignants ont décidé de se réapproprier un système de soins chaotique, au bénéfice de leurs patients.
Les solutions adoptées n’ont pas vocation à être détaillées ici, du fait de leur technicité. Elles permettent d’améliorer la prise en charge des patients, en favorisant une utilisation efficiente de l’offre de soins, et en assurant un lien entre les soignants.
Si de longs mois de travail ont été nécessaires, les premiers résultats sont plus qu’encourageants, tant pour les patients que pour les soignants.
L’extension à l’échelle du territoire est en cours, mais il est temps qu’une volonté politique forte accompagne cette démarche, plutôt que d’en attendre vainement l’épuisement.
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